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BOLIVIE - GALERIE PHOTOS

ETAPE 12

Samedi 11 juillet, nous voulons rejoindre la ville de Sucre à environ 160 km au nord-est de Potosi. La proprio de notre hôtel nous a informé qu'il n'y avait plus de bus à la gare routière mais qu'on pourrait certainement y trouver des taxis partagés pour nous y emmener. Nous partons donc vers 9h de l'hôtel avec nos bagages (sac de voyage à roulette et petit sac à dos) vers la gare routière qui n'est pas tout près. En chemin, nous rencontrons des manifestants, on ressent un peu d'agitation de toute part. Xavier voit au loin 4 jeunes en sac à dos qui demandent des renseignements à un policier. On leur demande où ils vont. Sucre ! à ça tombe bien nous aussi ! Nous allons donc vers la gare routière ensemble.

 

Ils sont 3 Argentins et un Israélien. Les Argentins interrogent les Boliviens pour connaître le chemin. On apprend donc que la station de bus est fermée, qu'il n'y a aucun taxis et qu'il faut marcher pour quitter la ville. Il nous faudra passer plusieurs barrages et derrière le dernier barrage nous devrions avoir des taxis ! OK, marcher combien de temps ? Alors là les infos divergent, pour certains c'est 1 heure, d'autres 3 heures, on a même le droit à 5 heures ah ah la bonne blague :)

 

De toute façon, on est tous d'accord qu'il faut sortir d'ici, on prend la route avec d'autres Boliviens direction Sucre. Il fait encore super beau, le soleil tape dur à 4000 mètres d'altitude !

LA GALERE POUR QUITTER LA VILLE

Parfois des particuliers avec voiture ou camion en profitent pour emmener les marcheurs d'un barrage à un autre moyennant rémunération. On remarque d'ailleurs que les touristes ne sont pas prioritaires :)

Un Argentin réussi à monter à l'arrière d'une moto, le motard étant densé revenir chercher ses copains quand il l'aura déposé au dernier barrage. On marche longtemps avant de revoir la moto en sens inverse, ce qui n'est pas bon signe sur la distance restant à parcourir !!! D'ailleurs celle-ci ne s'arrêtera pas pour chercher les autres Argentins. L'Israélien ayant super mal au dos et ne pouvant plus continuer à marcher des heures, il fait demi-tour pour retourner à Potosi.  

 

Un camion à bétail finit par s'arrêter, il est déjà bondé, les Argentins super sympas nous laisse monter. Moi qui pensait que le camion nous déposerait auprès des taxis, et bien non ! Il s'arrête devant un autre barrage, terminus tout le monde descend ! Il faut continuer à pied... Ca nous a quand même avancé de 3-4 km c'est pas si mal, voyons le côté positif !!!!  On a déjà marché plus de 24 km... et ce n'est pas fini...

Xavier nous voit déjà passer la nuit dehors... mais à cette altitude, ce n'est pas vraiment une bonne idée ! On pense à Antoine de Maximi et son émission "J'irai dormir chez vous" :) Enfin il y a tellement peu de maisons ici, et vu le nombre que l'on est sur la route, ça va être compliqué !!

 

A 16h15, oh miracle, nous arrivons à ce qui semble être le dernier barrage. On voit un bus mais le chauffeur nous dit qu'il ne prend personnes, OK. Et des taxis ! Un Bolivien attend justement deux autres personnes afin de remplir sa voiture pour pouvoir partir. Franchement on est crevés, on a dû marcher entre 28 km. On est contents de s'assoir et on a hâte d'arriver à Sucre.

On a faim, on a soif, il reste 140 km à faire en voiture :)

LA SUITE DE LA GREVE

14 Juillet 2015: LE MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES FRANCAIS déconseille aux touristes de se rendre de cette région : « En raison de fortes tensions sociales, la ville de Potosí et sa région sont actuellement bloquées. Il est vivement recommandé aux voyageurs d’éviter de se rendre ou de transiter par cette zone ».

 

A Sucre, dans le journal du 17 juillet, nous apprenons que les ressources commencent à manquer à Potosi qui est complètement coupée du monde. Les blocages autour de la ville se sont amplifiées et étendus, il n'est plus possible de quitter la ville à pied. De nombreux touristes français, britanniques, argentins se sont retrouvés pris au piège. 

 

Arcticle du 3 Août :

"Le blocus qui isolait depuis 27 jours la ville de Potosi, à 600 kilomètres au sud de La Paz, a été levé dimanche, mais seulement de manière provisoire. Même si elle n’est que provisoire, la levée du blocus va soulager les quelque 200 000 habitants de la ville de Potosi qui subissaient notamment une pénurie des produits de première nécessité.

Mais le conflit, lui, n'est pas terminé. Lors d'une réunion le week-end précédent, les grévistes ont en effet annoncé l'organisation d'une grande assemblée populaire régionale qui décidera de nouvelles mesures de protestation dans les jours qui viennent. Il a également été décidé que les habitants de Potosi défileraient mercredi prochain, jour de la fête nationale bolivienne, avec le drapeau régional de Potosi et ses couleurs rouge et blanche, en signe de protestation contre l'attitude du gouvernement. Une véritable provocation en Bolivie où l'on ne plaisante pas avec le patriotisme.

Les grévistes ont enfin exigé la démission du maire de Potosi et du gouverneur de la région, tous deux élus du MAS, le parti présidentiel au pouvoir depuis 2006. Une demande que le gouvernement a qualifiée de volonté de mener un « coup d'Etat ». Le président Evo Morales et ses ministres ont aussi à plusieurs reprises accusé les grévistes d'être payés par l'opposition de droite ou encore de servir des intérêts étrangers et d'être à la solde du Chili ou des Etats-Unis. Des postures très radicales qui font douter d'une résolution rapide du conflit."

 

 

Photos ci-dessous extraites de journaux locaux :

 

 Manifestants à Potosi le 13 juillet :

La foule venue accueillir les leaders du mouvement de grève à Potosi, à leur retour d'une rencontre avec le gouvernement à La Paz le 30 juillet :

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